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LA FIN DU RUNNING

Voilà maintenant plusieurs années qu’on ne cesse de lire un peu partout que le running est à la mode. Mais connaissez-vous le problème avec la mode ? Le problème de la mode c’est que ça se démode. Mais alors, comme un cycle dont on a fait le tour... Existerait-il une fin à cet élan généreux ? Assisterions-nous ainsi à la mort de ce phénomène ? 

 Par Jean-François TATARD - Photos Jeff 

 

LA NAISSANCE D’UNE COMMUNAUTÉ 

Vous souvenez-vous de ces deux heures de sport hebdomadaire au collège où vous vous cachiez derrière le tapis de saut en hauteur pour pas que votre professeur ne vous voit ? Cette activité ingrate que vous preniez plaisir à détester à l’école quand il s’agissait de faire « endurance » est pourtant devenue en quelques années l’une des activités sportives les plus pratiquées. Comment en est-on arrivé à un véritable phénomène sociétal ? Le running est définitivement « hype » ! Pour s’en rendre compte il suffit d’observer les hordes de runners qui parcourent la ville. Même en vacances dans un village au Portugal ! J’ai vu une « communauté » de plusieurs dizaines de runners se donner rendez-vous à 21h un soir de semaine comme s’il s’agissait d’un événement exceptionnel. Sauf que, apparemment c’est comme ça 3 fois par semaine depuis déjà plusieurs années... Pourtant ce n’est pas la première fois que je le lis, certains indicateurs nous disent que le « Grand Boom » est derrière nous !

 

À BOUT DE SOUFFLE ?

 Le phénomène running serait-il à bout de souffle ? Chronique d’une mort annoncée ? Après une forte accélération ces vingt dernières années, l’intérêt pour le running s’essoufflerait d’après des stats américaines. Aux USA, moins d’inscrits sur les courses, moins de licenciés, baisse des ventes d’articles de running. Ça reste des stats mais ça donne des indications. 

COMMENT EXPLIQUER CETTE DÉSAFFECTION POUR LE RUNNING ?

 Comme les « pattes d’Eph », les « Power balance », le « 501 », les modes changent. Et le running n’échappe pas à cette règle millénaire. C’est surtout chez les plus jeunes qu’on observe le plus fort revirement. La cause à d’autres sports plus à la mode comme le CrossFit. Pourtant jusqu’ici c’était cette même génération qui alimentait la croissance du marché du running, et la féminisation du running ne suffira pas à combler les pertes. En France aussi, le nombre de participants aux compétitions de course à pied baisse. Et le « contexte COVID » début 2020 ne nous a pas aidé non plus à trouver des occasions de faire grossir la communauté. 

 

 

 

L’ESSOR DU BIEN-ÊTRE 

 Pour autant, ne soyons pas aussi négatifs et creusons une réalité plus profonde. Le changement semble effectivement plus profond et dénote surtout d’une nouvelle manière d’entrevoir le running. Après des années à « manger des kilomètres » ce sont surtout les salles d’attente des kinésithérapeutes, des podologues et des ostéos qui se sont remplies. Effet collatéral des excès dont nous avons été victimes. Ainsi, si le running devient plus occasionnel et moins volumineux kilométriquement, les gens semblent aussi de plus en plus couper court à la course à la surenchère. Il s’agit plus aujourd’hui d’entretenir sa santé que de battre des records. On développe de nouvelles épreuves du type Color Run ou Mud Day qui visent avant tout un public jeune se positionnant d’ailleurs comme une passerelle permettant d’attirer ces nouveaux pratiquants qui rechignent à s’inscrire sur les épreuves plus traditionnelles.

 

ALORS LE RUNNING EST-IL MORT ?

 Si le running est mort ? Alors vive la course à pied ! Non, la course à pied n’est pas près de mourir. Tout est encore une question de dosage et d’équilibre. Les bienfaits sont tellement nombreux. Le tout est surtout de savoir identifier les menaces et les risques pour n’en garder que les opportunités et les bénéfices.